Le murmure du monde
au 8 au 11 juin 2023
troisième Edition
Quatre jours en immersion dans les paysages en compagnie d’écrivain·es et artistes pour penser notre lien au vivant, entendre et produire des textes, interroger notre façon d’habiter le monde.
Edito 2023
« Contre la pyrotechnie des scénarios catastrophe, jouer l’enchantement du
monde d’à côté et la magie simple du vivant. » – Jean-Christophe Cavallin
La littérature peut-elle infléchir quoi que ce soit à titre individuel comme à titre collectif ? J’en vois qui lèvent les yeux au ciel. Non, un festival écopoétique ne sauvera pas le monde. Oui, il ouvrira des pistes, offrira des émotions. Tentons d’en faire un moment performatif. Un festival rassemble. Un festival prend acte, donne rendez-vous. Il remue, interroge. Il rend hommage. Peut-être même qu’il fait bouger les lignes. Et ce n’est pas de la magie. A-t-on simplement conscience du pouvoir des auteurs et des autrices, du pouvoir d’un livre, d’un dessin, d’une pièce de théâtre ? À ceux qui disent que c’est tout de même un motif un peu triste cette histoire de crise écologique, répondons qu’il n’est pas question de blâmer ou de pleurer mais de créer des moments d’intelligence collective et de fabriquer de la joie. La programmation de cette année cherche une approche sensible des lieux, elle cherche les signes d’une force qui s’exerce dans les mots, les signes de résistance au désastre, ceux d’une colère sous-jacente peut-être et, bien entendu, les traces de la beauté du monde. Car, à la stricte pensée, il manque parfois l’expérience brute du vivant et du paysage. Aussi, le Val d’Azun s’est avéré depuis la première édition l’écrin idéal pour abriter une manifestation qui souhaite produire du sens tout en surprenant le public. Fouillez ce programme, cornez les pages, cochez un rendez-vous, laissez-vous tenter : on ne regrette jamais d’avoir rencontré un·e écrivain ou un·e artiste.
Je garde l’espoir que penser ensemble nous aide non seulement à surmonter l’inquiétude mais à redonner des couleurs à notre avenir commun. D’ailleurs, regardons bien l’affiche de Jérémie Moreau : la montagne, au fond, si dense et lumineuse, nous offre un refuge…
Mathilde Walton
programmatrice du festival