Bibliothèque

L’ARTISTE

Océane Perrin

Océane Perrin vit à Marseille où elle a installé son atelier. Sa pratique inclut souvent du végétal, de l’organique, dans des réflexions sur l’identité et les récits qui la portent. Elle a réalisé l'affiche du murmure du monde en 2022.

Une œuvre vivante d’Océane Perrin pour le murmure du monde.

Bibliothèque est une œuvre vivante, les plantes installées dès le début sont là pour préparer ce nouveau territoire à l’invasion du vivant. À l’instar des œuvres de Michel Blazy, c’est le temps et les mécanismes du vivant qui produiront les histoires que ces livres supportent maintenant. Champignons, moisissures, insectes, plantes non sélectionnées à l’origine seront les acteurs de ces récits. La pièce existe dans le temps et se déploie hors de notre vue, du temps de l’exposition, du marché et des considérations humaines, les nouveaux récits qui poussent (littéralement) entre les pages ne sont pas des histoires pour les Hommes mais pour les Terriens, des bactéries aux oiseaux de passages des humains aux orties Bibliothèque est une œuvre de rencontre. Ceux qui se rencontrent autour de ce paysage en devenir c’est aussi les deux mondes où évoluent les humains : le monde dit culturel et le monde dit naturel. Nous travaillons d’arrache-pied pour essayer de comprendre où se rejoignent ces deux réalités du monde et c’est l’expression de cette dichotomie que Bibliothèque interroge et rejoue.

Qu’est-ce qui nous tient dans le monde culturel et qu’est-ce qui nous tient dans le monde naturel ? Deux co-dépendances, deux symbioses l’une avec les histoires (mythes, croyances, récits de ce qui est) et l’autre avec ce que l’on nomme mais cela est à revoir le non-humain. Nous sommes au monde par les mots mais pas n’importe quel mot dans n’importe quel ordre, c’est dans l’agencement des mots entre eux pour former des histoires que nous créons la réalité (notre réalité), nous vivons en symbiose avec elles, dans l’expression la plus simple de la symbiose les histoires vivent par nous et nous ne pouvons vivre dans notre monde culturel sans elles (des histoires personnelles aux mythes fondateurs). Notre autre co-dépendance est celles-ci mise en exergue par la crise écologique en cours, nous sommes dépendants du milieu, co-acteur de l’écosystème Terre, en symbiose avec les formes de vies qui sous-tendent notre propre existence.